Mathieu François nous plonge dans l’histoire de Remorquable, une association basée à Bruxelles, depuis ses humbles débuts en tant que projet étudiant jusqu’à sa croissance en une association dynamique offrant plus de 50 remorques partagées dans Bruxelles. L’objectif c’est de changer les habitudes et proposer des alternatives à la voiture.
Bon épisode !
Pour contacter notre invité, c’est par ici : https://www.linkedin.com/in/mathieu-fran%C3%A7ois-34732911b
Ce que vous apprendrez dans cet épisode :
- 00:00:53 – Présentation de l’Invité: Mathieu de l’Association Remorquable
- 00:01:24 – Origines et Fonctionnement de Remorquable
- 00:02:09 – Le Développement et l’Expansion de Remorquable
- 00:05:32 – Processus de Création des Remorques par les Étudiants
- 00:06:29 – Installation et Utilisation des Remorques
- 00:07:35 – Répartition et Accessibilité des Remorques dans Bruxelles
- 00:08:45 – Impact de la Subvention Cargo Bike sur Remorquable
- 00:11:57 – Amélioration de l’Expérience Utilisateur
- 00:22:22 – Conclusion: Succès et Défis de Remorquable
Restez connectés au podcast Vélotaf, la suite de notre conversation avec Mathieu revient dans quelques semaines. A la semaine prochaine pour un(e) nouvel(le) invité(e) !
Quelques citations pour vous mettre l’eau à la bouche !
« l’idée c’était qu’une remorque à vélo c’est très pratique pour transporter tout plein d’affaires mais en fait, personne n’en a besoin à tous les jours. »
« ce que tu vas perdre en confort, là, tu vas gagner en autonomie et en fait, c’est tout l’intérêt de la remorque à vélo. »
Grâce à Autoscript.fr, je vous propose de retrouver la transcription de notre échange.
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Ce podcast animé par Victor Blanchard est proposé par Bleen, et vous accompagne dans votre démarche pour vous mettre ou pérenniser votre pratique du Vélotaf.
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Victor : Bonjour à toutes et à tous, aujourd’hui sur le podcast Vélotaf, on reçoit Mathieu de l’association Remorquable, qui est une association qui est basée à Bruxelles et qui a un concept assez unique, en tout cas j’ai vu ça nulle part ailleurs. L’association permet d’emprunter des remorques et en fait ça permet de faire toutes sortes de choses en ville, de déménager mais aussi de déplacer des objets encombrants, en utilisant son vélo et sans avoir besoin de voiture. Salut Mathieu!
Mathieu : Salut !
Victor : Alors est-ce que tu peux nous dire en fait, nous expliquer un peu ce que c’est l’ASSO, quel est le concept, d’où est venue cette idée ?
Mathieu : Alors du coup, moi je vais me présenter vite fait, j’ai commencé à bosser chez Remorquable il y a un peu moins de deux ans, donc je n’étais pas à la fondation de l’asso. De base, c’était une association étudiante qui venait d’un groupe d’amis dans le même cercle, avec des bossés en… dans l’environnement. Et ils avaient du coup, ils ont répondu à un projet, c’était la bourse Stéphane-Essel de l’ULB, où en gros ils ont présenté le projet de mettre en place, de créer une remorque à vélo et qui puisse être partagée par les étudiants du campus. Donc du coup ils ont obtenu la bourse et c’est comme ça qu’ils ont créé la première remorque. Et qu’ils ont… en plus ils ont commencé. Ils ont commencé à mettre en place le système de réservation où les étudiants, du coup, payaient une cotisation à l’asso et ils pouvaient venir réserver la remorque quand ils en avaient besoin, la rapporter ensuite au même endroit et en fait, le concept de base c’était… l’idée de base c’était que une remorque à vélo c’est très pratique pour transporter tout plein d’affaires mais en fait, personne n’en a besoin à tous les jours quoi. Du coup, l’idée c’était d’en mettre une qui soit à disposition dans un lieu fixe. Et qui soit juste partagée entre les utilisateurs. Et donc du coup, le concept a plutôt bien marché quoi. Et ce qui s’est passé par la suite, c’est qu’il y a eu un appel à projets de… qui venaient de l’Europe. Donc de UEA. Et donc le projet Cargobike, donc en partenariat avec le ministère de la mobilité de Bruxelles, du coup, proposait de… d’aider les initiatives pour l’utilisation du vélo-cargo à Bruxelles et donc du coup, aussi, par la même occasion, les remorques à vélo quoi. Donc du coup, les fondateurs, ceux qui étaient là de base chez Arbancal, enfin ils sont toujours là mais ils sont maintenant dans le conseil d’administration quoi. Ils sont allés un peu, on va dire, au culot quoi, parce que c’était une petite asso, au début il n’y avait pas de moyens et donc ils ont postulé à ce projet, du coup bah en fait, en commençant à postuler à ce projet, on a commencé un peu à voir un peu à quoi ça pourrait ressembler un remorquable dans le futur, donc il y a eu un plan voilà, du nombre de réadaptations qui pourraient être atteints, du nombre de remorques qui pourraient être construites, du… voilà, aussi des employés qu’il faudrait commencer à embaucher, tout ça. Et puis le remorquable a été sélectionné et donc du coup, on a été subventionnés de 2021 à 2023 pour mener à bien d’autres projets quoi. Donc là, à partir de 2021, c’est là qu’on a commencé à devenir professionnels quoi, si on veut, on a commencé à avoir des vrais salariés, donc plus des bénévoles. On a embauché, voilà, Texas, donc le fondateur qui était le coordinateur à la base de l’assaut, puis Sandrine à la gestion, Hélène qui, du coup, est restée là pendant les trois ans du projet, et donc donc c’est important de la mentionner parce que c’est elle qui, en fait, a construit toutes les remorques dans un atelier à côté d’ici, à Tournevie. Et d’ailleurs, en fait, le projet de Tournevie, ça ressemble un petit peu à celui de Remorquables quoi, c’est une bibliothèque d’outils où tu peux payer une cotisation à l’année et en fait tu peux emprunter à peu près tous les outils que tu veux pendant une semaine quoi. Et le concept, c’est pareil quoi, c’est à dire que tu n’as jamais besoin d’un aspirateur de chantier chez toi, tu vois, ou je sais pas, d’une disqueuse ou que sais-je quoi. Et là, c’est la même chose quoi, et ça, ça marche bien. Donc du coup, en fait, on s’est assez bien entendus avec eux, on a réussi à gratter notre petite place chez eux, et du coup, Hélène a pu s’installer là-bas pendant trois ans, entre autres, construire la flotte de remorques. Et donc maintenant, en fin 2023, on était à 40 remorques de construites et dix petites remorques en alu qui sont avec des dimensions un peu plus petites, qui sont plus légères, avec des rebords et voilà, plus maniables.
Victor : Donc la remorque, en fait, les étudiants l’ont créée eux-mêmes, ils l’ont fabriquée eux-mêmes à la base ?
Mathieu : C’est ça, ouais. Donc avec l’aide, ils ont été conseillés par des, si je dis pas de bêtises, par des profs à l’ULB et par des personnes extérieures quoi, en tout cas à l’asso. Mais ouais, de base, ça a été créé, tout est fait à Bruxelles quoi. On l’a fait nous-mêmes, et d’ailleurs, c’est pour ça que maintenant, enfin nous, ça nous tient à cœur, on partage les plans des remorques entre guillemets open source sur internet, parce qu’en fait, une remorque à vélo, c’est tout con quoi, c’est juste un cadre en acier dans lequel tu vas fixer un plateau de bois, et puis tu mets deux roues et une tige qui va aller s’accrocher au vélo quoi. Donc en fait, c’est aussi simple que ça, et nous, on s’en fout de de publier les plans de la remorque sur notre site, et si ça peut être répliqué ailleurs par d’autres personnes, bah tant mieux quoi.
Victor : Et sur le vélo, tu l’attaches comment, et sur quelle partie du vélo en fait ?
Mathieu : C’est une attache remorque assez classique, il y a beaucoup d’autres remorques dans le commerce qui fonctionnent pareil, ça se fixe sur le moyeu de la roue arrière, donc si tu as une attache rapide avec la petite tirette, tu défais ça, ensuite tu dévisses ton écrou de l’autre côté, tu viens tirer la l’attache rapide, ensuite tu poses l’attache et tu remets tout dedans quoi. Et pour les vélos un peu plus anciens, où tu as des écrous, en fait, c’est juste, tu dévisses l’écrou côté gauche, tu mets l’attache remorque dedans, et après tu revisses, et puis voilà, c’est aussi simple que ça quoi. Dans le principe, nous, ce qu’on fait, on charge des endroits à Bruxelles où on va venir installer les remorques, les gens viennent sur notre site réserver leurs remorques, ensuite ils vont dans les endroits, là du coup ils récupèrent la remorque, et s’ils n’ont pas d’attache, il y en a toujours un disponible, là, la remorque est installée quoi. Mais en général, ce que font les gens, c’est qu’ils en achètent une, ça coûte même pas 10 euros, nous on les vend à 8 euros, et comme ça après, c’est toujours sur ton vélo, ça prend pas de place du tout quoi. Et du coup, tu sais tâcher, enlever la remorque comme tu veux quoi.
Victor : Et les remorques, tu dis qu’elles vont sur place pour les prendre, elles se trouvent dans quel genre d’endroit ?
Mathieu : Nous, ce qu’on vise, en fait, on n’a pas d’affinité particulière. Bon alors, on aime bien bosser avec d’autres personnes du milieu associatif ou quoi, mais ce qui compte avant tout pour nous, c’est d’avoir un lieu qui soit sécurisé, qui soit fermé la nuit. C’est déjà arrivé qu’on ait des remorques qui soient dans la rue, enfin, genre, devant un magasin, dans la rue de devant Tournevie, et à cause de ça, en fait, on a eu des vols, donc bon, ça malheureusement, on le fait plus. Non, maintenant, nous, ce qu’on cherche, c’est un endroit qui soit accessible en fait quoi. C’est-à-dire qu’il y ait des horaires d’ouverture qui soient les plus larges possibles, qui soient du coup sécurisés, donc il faut quand même que ce soit dans un bâtiment, dans une cour ou quoi, au moins que ce soit fermé la nuit. Et puis après, bah oui, que ce soit dans des zones qui qui sont pas forcément desservies par nos remorques à côté quoi. On essaie, voilà, de disperser les remorques aussi bien que possible dans la ville de Bruxelles pour que… Enfin, l’idéal, ce serait qu’à un moment donné, que tu sois à n’importe quel endroit de Bruxelles, t’aies, je sais pas, dans un périmètre d’un ou deux kilomètres, une remorque autour de toi quoi.
Victor : Donc tu dis qu’entre 2021 et 2023, avec la subvention Cargo Bike, vous êtes passé de, en gros, une remorque à une quarantaine, c’est ça ?
Mathieu : Ouais, dans la construction, ouais. Donc c’est-à-dire que maintenant, on a en tout 50 remorques qui sont construites, mais elles sont pas toutes installées quoi. Nous, ce qu’on cherche à faire maintenant, c’est à trouver d’autres endroits, des lieux qui veulent bien accepter de, bah du coup, entre guillemets, d’héberger notre remorque chez eux. Et donc ce qu’on fait, c’est que on signe… Enfin, on rentre en contact avec ces gens-là et ensuite, si c’est ok pour eux, on signe une convention qui stipule du coup les… Bah voilà, les conditions… Enfin voilà, du fait que la remorque, elle doit être stockée à tel endroit, que les gens, ils puissent venir l’emprunter, tout ça. Et… Donc là, actuellement, on en est à 26 antennes actives. Peut-être 27, hein, si j’ai dit pas de bêtises. Donc, on a un peu moins de 25 remorques qu’on cherche encore à placer dans Bruxelles, quoi.
Victor : On l’a compris, grâce à cette subvention, belle croissance en termes de remorques disponibles et aussi de remorques construites. Quelles autres différences, quels autres progrès ça a permis, en fait, cet apport d’argent ? Finalement, en fait, de quel stade à quel stade ? Qu’est-ce qui est assez remarquable grâce à ça ?
Mathieu : Bah, trois choses, quoi. Pour moi, déjà, donc, le financement pour financer la construction des remorques. De deux, financer les salaires. En fait, c’est le premier poste de dépenses chez nous, quoi. C’est la masse salariale pour, du coup, pour tout ce qui est la gestion administrative, la coordination des partenariats avec d’autres. Aussi, du coup, gérer tout l’aspect de la relation qu’on a avec Bruxelles Mobilité, du coup, qui suivent nos projets, quoi, et aussi, bah, gérer le contact avec les adhérents, quoi. Et ensuite, bah, ça a permis aussi, surtout, de financer le développement du site internet. Donc, ça a pris pas mal de temps pour avoir un site qui soit assez fiable, quand même, et qui permette de, voilà, sans trop se compliquer la vie, de s’inscrire et de réserver la remorque en ligne. Enfin, voilà, quoi. En fait, il faut aussi, il faut aussi passer par là pour que les gens aient envie d’utiliser le service. Il faut avoir un site internet qui marche bien, qui aille quand même assez vite, que ce soit assez facile à prendre en main et que, tu vois, en 20 minutes, tu puisses t’inscrire et réserver une remorque, quoi. Bon, c’est plus compliqué que ça, dans la réalité. Et on a, on a encore des galères sur, sur notre site, mais, ouais, non, maintenant, on met, on essaie de mettre pas mal d’énergie là-dedans et l’idée, en fait, c’est, c’est de faire en sorte d’avoir un service qui soit très optimisé et, franchement, j’ai mes limites qui soient comme les trucs, tu vois, les trottinettes Lime ou des trucs comme ça, tu vois, quelque chose qui soit vraiment super facile à faire avec ton téléphone et tout, et pour que les gens, après, ils se disent, bah, tiens, en fait, c’est quasiment aussi facile de prendre une trottinette électrique qu’une remorque, quoi. C’est ça, l’idée, quoi. Mais, bon, on n’est pas encore, on n’a pas les mêmes moyens, on n’est pas encore à ce niveau et tout, mais on va dire qu’on prend un peu l’exemple là-dessus, quoi.
Victor : Ouais, d’accord. Pour améliorer l’expérience client et…
Mathieu : Ouais, exactement, c’est ça, le parcours utilisateur.
Victor : T’as dit quelque chose qui m’a beaucoup surpris et impressionné, t’as parlé de cette personne qui s’appelle Hélène et qui a construit toute seule 40 remorques.
Mathieu : Ouais, voilà, toute seule, elle s’est, elle s’est fait aider de, donc, de certains bénévoles, de Tex aussi, je sais qu’il a, il lui a filé des coups de main de temps en temps, mais ouais, effectivement, elle a, c’est elle qui a tout chapeauté, quoi. Donc, Hélène, de base, elle construisait des décors pour le théâtre et donc, bah, pas de bol, il y a eu le Covid qui est passé par là, mais, j’ai envie de dire, coup de chance pour Remorquable, parce que, du coup, elle a été dispo, mais non, non, bah, donc, du coup, elle, ça l’a fait changer d’environnement, faut, je pense, dire ça sans trop me gourer, et puis, bah, nous, c’était super, quoi, parce qu’en fait, c’est quelqu’un qui est habitué à faire de la construction avec beaucoup de matériaux différents, elle est hyper brouillardes, et puis, ouais, ouais, du coup, avec, du coup, avec les machines qui sont disponibles à Tournevie, donc à Tournevie, t’as la partie bibliothèque d’outils empruntés, mais t’as aussi une partie atelier, où là, t’as vraiment des machines beaucoup plus grosses qui restent sur place, et du coup, dont on a pu se servir pour, bon, moi, je suis pas le mieux placé pour dire ça, mais je crois, genre, tu vois, pour centrer les tubes, pour, pour ce qui est de faire des, voilà, des gros trous dans le métal, fixer, assembler tout ça, et puis, ouais, puis construire les remorques, les seuls trucs qu’on n’a pas fait nous-mêmes, c’est, bah, voilà, on a acheté des roues de, c’est des roues de vélo-cargo, ça, on les a achetées neuves, on a les panneaux, on a acheté le bois nous-mêmes, ça a été découpé à la CNC. La CNC, c’est, comment dire, c’est une espèce de, c’est un espèce de gros plateau, tu vois, sur lequel tu vas programmer une, une fraiseuse qui va faire des découpes sur du bois ou du métal, de façon super précise, quoi, et donc, du coup, tu peux faire des biens, des arrondis et tout, quoi, sur, sur ton panneau de bois, quoi. Donc, ça, là, on a dû faire appel à ça, pour le coup, je sais pas si c’est Hélène qui l’a fait ou si c’était la sous-traitance, c’est, voilà, donc, c’est juste les roues, ça, et la peinture qu’on est allé faire à Anvers, pour avoir la peinture bien, bien résistante, anti-rouille, quoi. Autrement, ouais, l’assemblage et tout, c’est tout, c’est tout Hélène qui a fait, quoi.
Victor : Et alors, je me pose la question, d’un point de vue utilisateur, maintenant, si je loue une remorque et que je la charge et que je l’emmène au quotidien, à quel point c’est dur de l’emmener, parce que, bon, Bruxelles, c’est pas des, c’est pas des cols hors catégories, mais il y a parfois des belles côtes, quand même, est-ce que, est-ce que ça se fait bien pour une personne, allez, lambda, qui, qui fait pas forcément beaucoup de vélo au quotidien ?
Mathieu : Euh, ouais, non, je pense qu’il faut un peu de motivation, ouais. Maintenant, non, mais clairement, quoi, il faut, faut pas, je pense pas qu’il faut mentir aux gens, c’est pas non plus, enfin, tu vois, on parlait de Lime tout à l’heure, bah, c’est pas aussi confort que les trottinettes électriques, quoi, ça avance pas tout seul. Maintenant, franchement, c’est loin d’être impossible, et puis, en fait, enfin, faut accepter le fait que, quand tu prends ta remorque, voilà, quand tu l’attaches et qu’elle est bien chargée, tu vas mettre deux ou trois fois plus de temps que, que prévu, quoi. Maintenant, ça, c’est, c’est, c’est la contrepartie, mais en fait, ça vient avec l’avantage du fait que t’es pas à t’emmerder à louer une voiture, que tu peux passer sur les pistes cyclables, que tu peux accélérer, accéder à des endroits auxquels tu peux pas accéder en voiture, je sais pas, par exemple, si tu passes par le parc du Cinquantenaire ou j’en sais rien, tu vois, et que, en fait, aussi, tu peux louer ta remorque en une heure, quoi, tu vois. Donc, t’as, t’as accès à une autonomie, en fait, qui est bien plus grande que quand tu fais appel à d’autres services. Maintenant, bah, ouais, faut accepter que les montées, tu vas les faire sur la plus petite vitesse, et peut-être que tu vas transpirer un peu, même, mais, en tout cas, c’est, t’as, t’as, enfin, ce que, voilà, ce qu’on disait tout à l’heure, quoi, ce que tu vas perdre en confort, là, tu vas gagner en autonomie, et, euh, et ça, en fait, c’est, c’est tout l’intérêt de la remorque à vélo, quoi. C’est qu’en fait, maintenant, tu vois, si tu veux faire des déménagements ou quoi, bah, la plupart du temps, ce que font les gens, c’est, soit ils ont un copain qui, qui a une voiture, soit tu vas louer un, un camion ou, je ne sais pas, mais, en fait, si, si t’as pas beaucoup d’affaires, tu vois, parce que la plupart des déménagements, on a, j’ai vu ça l’autre jour, là, sur, sur, Jamy de “C’est pas sorcier”, qu’il fait des, des reportages de la F1 sur les déménagements à vélo à Paris, et, euh, bon, bon, ce qui se passe à Paris, je, moi, je pense que, à mon avis, c’est un peu similaire à Bruxelles, mais, en gros, la majorité des déménagements qui se font, ils se font, euh, dans la ville, quoi, en fait, c’est juste des gens qui changent d’appart dans la ville, et donc, du coup, en fait, les gens n’ont pas forcément besoin de déménager des centaines de mètres cubes d’affaires, et, mais, par contre, du coup, si t’as pas beaucoup d’affaires à déménager, bah, t’es, t’es emmerdé, quoi, le seul truc que tu peux faire, c’est louer une voiture. Et bah, donc, du coup, là, maintenant, avec une remorque, t’as, t’as cette solution aussi qui est, bah, au final, qui répond aux besoins de plein de gens, quoi, qui cherchent un truc plus simple.
Victor : Ouais, d’office. Donc, ça, c’est l’activité principale de Remorqable, c’est ça ? Mais vous faites aussi d’autres, d’autres choses, non ?
Mathieu : Ouais, voilà, donc, l’activité, l’activité principale, c’est, euh, le, le prêt de, de, de remorque à vélo, et, euh, ce qu’on fait à côté, on, on propose des animations, euh, souvent dans l’espace public, ou sinon, pour d’autres acteurs, euh, voilà, je sais pas, des, des écoles, des communes, ou parfois des privés, et donc, on fait des animations, donc, on a plusieurs remorques, nous, c’est ce qu’on appelle les remorques insolites, donc, sur lesquelles on a, on a du matos, donc, euh, on a, on a une grosse, donc, la plus grosse, c’est la remorque atelier vélo, donc, là, pour le coup, c’est pas une remorque de chez nous, ça, c’est un truc qu’on a acheté, euh, c’est une remorque, euh, qui peut supporter, je crois, 200 kilos de, de charge, sur lequel y a des freins, c’est important à dire, parce que sur nos remorques, y en a pas, euh, et sur lequel, euh, et donc, du coup, sur lequel tu peux mettre 200, 200 kilos de matos, on a un gros établi qui est dessus, quoi, tout le temps, et dans lequel on a des pieds d’ateliers de vélo, euh, et après, tout le matos pour réparer des vélos, quoi, donc, tu vois, des, des, des, des freins, des chambres à air, des câbles, des outils en pagaille, et du coup, bah, en fait, avec ça, on prend, euh, on va, euh, on peut aller un peu partout dans Bruxelles, on se pose à un endroit, et du coup, là, on fait des ateliers, soit, on va dire classiques, où les gens viennent, et on répare, on répare un peu les vélos, euh, voilà, on le fait un peu pour eux, ou bien c’est des trucs plus participatifs, où là, du coup, on va être dans, voilà, dans une, dans une démarche où les gens, on, on fait les choses plus lentement, mais on le fait avec eux, et on leur apprend à faire des petites opérations, quoi. Donc, voilà, c’est, c’est entre le, le service et la formation, quoi, on va dire. Ça, c’est la partie atelier mécanique. Je parle, je mets, enfin, voilà, j’insiste un peu là-dessus, parce que c’est vrai que c’est, c’est un truc qu’on fait beaucoup, et je pense que c’est l’animation qu’on fait le plus. Euh, on a aussi une remorque photo, où là, du coup, il y a du matos, euh, pour faire des photographies argentiques, donc c’est les, les vieux appareils à soufflet, là, avec, euh, je te mets un drap sur la tête, là, à l’ancienne, avec une, une chambre noire dans laquelle on va développer les photos sur place. Donc là, ça, c’est chouette, l’été, on a, on fait pas mal de ça, ça marche bien. En gros, on vient et, tu vois, dans les parcs ou quoi, on se pose là, on tire le portrait des gens, et après, ils repartent avec leurs photos, c’est super. Euh, on a une remorque ludothèque, soit pour le coup, c’est plus simple, c’est une grosse boîte, posée sur une remorque dans laquelle il y a plein de jeux, quoi, il y a un filet de badmington, un mölki, des boules de pétanque, ce genre de choses, quoi. Donc ça, c’est pour, voilà, pour les enfants et tout. On a une remorque cuisine, où là, du coup, on peut transporter, euh, des, bon, du coup, de la vaisselle et des, des, des plaques de cuisson. Euh, celle, la plus impressionnante qu’on a, c’est la remorque four à pizza, euh, donc celle-là, c’est la dernière qu’on a construite, où là, en gros, on a fait un modèle, euh, modèle roquette-stove, donc c’est, tu prends un, tu prends un baril vide, tu vois, dans lequel tu vas, tu vas découper, euh, une ouverture, et en gros, euh, ton foyer, il va être là-dedans, quoi, tu vas, tu vas couler du béton dans le, dans le baril, et ça va faire ton foyer, quoi. Et donc, du coup, ça fait appel d’air, et par-dessus, t’en mets un, tu mets un autre baril, quoi, qui, qui est couché, et lui, il va faire office de, de four, quoi, tu vois. Tu mets une plaque dedans, et en gros, bah, ouais, une fois que c’est bien chaud, tu fais cuire tes, tes pizzas dedans, quoi. Et euh, ouais, c’est ça, de ça, on dépasse tout en remorque, quoi, tu vois. Bon, ça demande un peu de préparation, hein, j’vais pas te mentir. Faut, faut préparer la pâte et tout avant, mais, une fois que c’est prêt, bah, t’arrives sur place, tu, hop, tu déplies tes tables, tu t’assembles ton four, machin, et puis en, en une demi-heure, trois quarts d’heure, ton four, il est chaud, et hop, t’enchaînes les pizzas, quoi.
Victor : C’est génial de se rendre compte de tout ce qu’il est possible de faire à vélo, auquel on pense pas forcément, en fait, au premier abord.
Mathieu : Ouais, ouais, bah, c’est ça, quoi, en fait, tu peux faire plein de trucs, quoi, et puis, euh, ouais, non, voilà, j’suis plus, euh, ouais, non, là, on avait aussi une remorque karaoké, donc là, pour le coup, bon, c’est simple, hein, c’est une grosse enceinte Bluetooth qu’on connecte à un écran d’ordi, où là, du coup, tu, enfin, tu mets un karaoké dessus, et t’as, on a des micros, et on chante, quoi, mais en fait, enfin, tu vois, c’est aussi con que ça, mais en vrai, ça marche bien, ça marche très bien, même.
Victor : Et vous avez pas déjà fait la Critical Mass avec eux ?
Mathieu : Et du coup, ouais, voilà, ouais, ça, pour le coup, ça arrive qu’on l’emmène en critical, donc il y a, mais y a, y a un autre type qui fait une remorque karaoké, et lui, il est beaucoup plus rodé que nous, hein, pour le coup, donc je sais pas si c’est, c’est peut-être pas lui que t’as vu.
Victor : Mais juste pour nos, nos auditrices et auditeurs qui ne sont pas à Bruxelles, ou même qui sont à Bruxelles, mais qui ne connaissent pas la Critical Mass, c’est tous les premiers ou derniers vendredis du mois, je ne sais plus, dernier, je crois, des cyclistes, quelques centaines l’hiver, quelques milliers l’été, qui se, qui se rejoignent pour faire un parcours à travers Bruxelles, et en fait, ça redonne un peu une place centrale au vélo dans, dans la ville, dans, dans la, dans la circulation en ville, en fait, on s’arrête pas au feu, tout simplement, juste, c’est une, une procession ininterrompue de cyclistes, et on, on roule pendant deux heures à un rythme super tranquille, c’est très convivial, et en fait, c’est…
Mathieu : Si, si, on s’arrête au feu, hein, quand même, hein.
Victor : Ah, moi, on s’est pas arrêté au feu le jour où j’ai fait la…
Mathieu : Ben, quand y a un feu tout devant, on s’arrête, quoi. Par contre, une fois que le cortège est lancé, même si au milieu du cortège y a un feu rouge, là, on s’arrête pas, quoi.
Victor : Précision très utile. On s’arrête au feu quand c’est l’avant du cortège… Ouais, ouais. Mais si c’est vert, eh ben, on fait passer tout le cortège, donc parfois, ça bloque les carrefours un petit peu longtemps. Mais voilà, c’est une super ambiance, une super manifestation, donc, euh, j’encourage toute personne vivant à Bruxelles qui a encore jamais été à venir faire un tour.
Mathieu : Ouais, effectivement, c’est très, très marrant.
Victor : Pour conclure, euh… Mais quel, euh… Quel succès, finalement ? Est-ce que, est-ce que les gens louent souvent des remorques et tout ? Est-ce que ça marche bien ? Est-ce que vous arrivez à convaincre le public ?
Mathieu : Alors, là, à l’heure actuelle, on a un peu plus d’une centaine de membres actifs. Euh… On a, je disais tout à l’heure, 26 ou 27 antennes actives dans lesquelles je pense qu’il doit y avoir une trentaine de remorques. Euh… Au niveau des réservations,On a fait 600 remorques réservations en 2023, 452 en 2022. Enfin, en fait, ça augmente pas mal, là, depuis qu’on a… Depuis qu’on a commencé. Euh… Moi, j’aimerais qu’il y ait beaucoup plus de gens, quoi. Qu’on ne sache plus où donner la tête. C’est pas du tout aussi évident que ça, hein. Clairement, le… Enfin, on a bien conscience que le projet, il est… C’est vraiment un truc de niche, quoi. Tu vois, le… Le… La remorque à vélo et que… Et que les gens, il faut les motiver. Les, euh… Je pense que le plus dur, c’est pas de… Parce qu’il y a une base de cyclistes à Bruxelles, des gens qui sont… Qui prennent le vélo tous les jours. Et qui, euh… Et qui, tu vois, sont enclins un peu à… À faire ce genre d’efforts pour… Ben, voilà. En fait, euh… Avoir une mobilité encore plus active que ce qui est déjà le cas quand tu prends le vélo tous les jours. Euh… Non, le plus dur à faire, c’est de convertir les gens qui… Qui… Qui utilisent leur voiture, quoi. En fait, nous, c’est ça qu’on a envie de faire, tu vois. C’est de remplacer une partie… Enfin, au moins une partie, quoi, des voitures dans Bruxelles, quoi. Ça, c’est moins évident.
Victor : Et c’est une super conclusion, parce que c’est un peu le… Le but de ce podcast, aussi. Donc, euh… Ben, écoute… Bon courage et bonne chance pour la… La suite de l’aventure.
Mathieu : Merci.